De nombreuses entreprises profitent de la crise sanitaire pour communiquer sur leurs pseudo-actions de solidarité.
Malheureusement, lorsque l’on creuse un peu, ces actions sont souvent minimes et ne leur coûtent rien ou pas grand chose.
Tout comme le greenwashing consiste à réhabiller sa communication de vert, le covidwashing consiste à surfer sur la vague épidémique de
COVID-19, le confinement, la peur ou l’émotion, le tout paré bien sûr d’un masque FFP2.
En tant que journaliste et depuis le début du confinement, je reçois chaque jour, de façon exponentielle, des emails et communiqués de presse de la part d’entreprises ou d’entrepreneurs qui souhaitent attirer mon attention sur “leurs bonnes actions”. Le mail se termine toujours de la même façon: “Nous restons à votre disposition pour toute demande d’interview et complément d’information”.
La question peut se poser : Font-ils de la solidarité pour communiquer ou communiquent-ils sur leur solidarité ? Dans tous les cas, vous en conviendrez, rien n’est plus noble que d’aider sans faire parler de soi. Le lowprofil de l’humanisme, de la générosité, de la fraternité ne fait pas le buzz. C’est normal il ne cherche pas à être reconnu pour ça. Et c’est bien ce type d’action que les journalistes cherchent à mettre en valeur, dénicher l’action solidaire concrète, efficace et dont personne n’avait entendu parler. Mais comme elles sont rares ces belles initiatives, certains confrères sont tentés de mettre en lumière des actions moins désintéressées. On est alors face à un véritable covidwashing.
De fait, chacun dans son domaine tient à passer pour le héros et récolter ainsi les lauriers (comprendre : les contrats) lorsque la crise sera passée. C’est un peu un concours de premier de la classe dans les médias et sur les réseaux sociaux.
Et que penser des plateformes de livraisons de repas à domicile ou de VTC qui communiquent sur le nombre de masques donnés aux hôpitaux ou d’une boutique en ligne de cosmétiques qui étale fièrement les volumes de gel hydroalcoolique distribuées dans les EHPAD ?
Bien que ces actions soient louables, j’ai l’impression que l’opportunisme médiatique n’est souvent pas loin.
Certains, moins expérimentés en marketing, y sont allés un peu fort comme cet opticien qui a offert 2 masques pour tout achat d’une paire de lunettes. Contrairement aux gestes barrières recommandés, il ne se mouche pas du coude celui-là, mais il n’est pas le seul.
La limite est parfois ténue entre opportunisme, covidwashing et altruisme intéressé.